Index de l'article

Avis des témoins

al-khawarizmi

Introduction du livre d'algèbre d'al-Khawarizmi.

J'ai rédigé, dans le domaine du calcul par le jabr, un abrégé englobant le plus fines et les plus nobles opération du calcul dont les hommes ont besoin pour la réparation de leurs héritages et de leurs donations, pour leurs partages et pour leurs jugements, pour leurs transactions commerciales et pour toutes les opérations qu'ils ont entre eux, relatives à l'arpentage, à la réparation des eaux de rivières, à l'architecture ainsi qu'à d'autres aspects. (...)

Lorsque j'ai réfléchi à ce dont ont besoin les gens en calcul, j'ai découvert que tout cela était des nombres et j'ai découvert que tous les nombres sont composés en fait«à partir» de l'un et que l'un est dans tous les nombres; j'ai trouvé que tout ce que l'on prononce comme nombres qui dépassent l'un jusqu'à dix découle de l'un; puis dix est doublé puis triplé comme on l'a fait pour un; il en résulte alors vingts, trente, jusqu'à cent exactement. Puis, cent est doublé et triplé comme l'on fait pour un et pour dix, jusqu'à mille; puis mille est ainsi répété à chaque nœud jusqu'au nombre considéré.

J'ai découvert aussi que les nombres dont on a besoin dans le calcul par la restauration et la comparaison sont de trois types; ce sont les racines, les carrés et le nombre seul, non rapporté à une racine ni à un carré. Parmi eux, la racine est toute chose - parmi un, les nombres qui lui sont supérieurs et les fractions qui lui sont inférieures- qui est multipliée par elle-même. Le carré est tout ce qui résulte de la racine multipliée par elle-même. Le nombre seul est tout ce qui est exprimé comme nombre sans rapport à une racine ni à un carré.

Source: Al-Khawarismi. Kitab al-jabr(Le livre d`algèbre) Éd. critique par A.M. Musharafa et M.M. Ahmad . Le Caire 1986, p. 15-16.

Ibn- Khaldûn

L'argricuture vue par Ibn- Khaldun(XIVe siècle)

L'agriculture est une branche de la physique. Elle étudie la culture et la croissance des plantes, leur irrigation, leur traitement, l`amélioration des sols, le choix des saisons propices et l`application régulière des moyens propres à les faire croître et prospérer. Les Anciens s`intéressaient beaucoup à l`agriculture en général. Ils étudiaient les plantes à plusieurs point de vue: leur mise en terre, leur multiplication, leurs propriétés, leurs vertus, les rapport de celle-ci avec les esprits des astres et des corps célestes, connaissance utilisé en magie. Ils y prenaient donc un grand intérêt. Un ouvrage grec, sur l'agriculture nabatéenne, attribué aux Nabatéens, a été traduit en arabe. Il contient beaucoup de renseignements de ce genre. Les musulmans qui l`ont étudié, craignant de tomber dans les pratiques magiques défendus par l`Islam, se sont bornés aux parties du livre qui traite de la mise en terre ou des soins à donner aux plantes. Ils ont composé beaucoup d`ouvrages sur l'agriculture, qui ne traitent que de la mise en terre et des soins à donner aux plantes, de la manière de les protéger de tout ce qui peut  nuire ou affecter leur croissance , etc. On trouve ces livres aisément.

Source: Ibn Khaldun. Discours sur l'histoire universelle. Al -Muqaddima, Paris Sindbad, 1967-1968- trad. V. Monteil . p.1082- 1083.

al-Maqrizi

L`Égypte a plusieurs bons historiens, dont le plus célèbre est Makrizi. Il naquit en 706 de l'hégire (1364) au caire; il fut élevé par son grand-père maternel qui l'instruisit dans le droit hanéfite; mais, ses études étant achevées, il passa aux Châfi'ites et devint un adversaire ardent de son premier parti. Il fit le pélerinage de La Mecque et, à son retour, entra dans les emplois comme juge suppléant et secrétaire.

Entre autres fonctions, il eut celle de professeur de traditions à la Mu'aijadia. En 811, il se transporte à Damas où il devient administrateur des biens Wakouf à la Kalânisija et à l'hôpital de Nouri. Il y professa aussi; puis rentra au Caire pour se livrer tout entier à ses travaux littéraires. Ayant fait une seconde pélerinage avec sa famille, il revint dans cette ville, où il mourut, après une longue maladie, en 845(1442) .

Au début du XIe siècle, dans la  nouvelle capitale des califes chïìt fatimides d'Egypte, Le Caire, une grande université - Al- Azhar - fut créée en 970. Mais le calife al-Hakim(996-1021) mit son point d`honneur à créer, dans son palais de l`Orient, un centre d`études scientifiques destinés à éclipser par sa grandeur les institutions de ses prédécesseurs en Orient. Plus de quatre siècles après, l'historien al-Maqrizi faisaient une description admirative de cette académie:

« Le samedi 10 du mois de jamada II de l'année 395 (24 mars 1005 de l'ère chrétienne), on ouvrit au Caire "La Maison de la science"; on y installa des jurisconsultes et l'on y transporta des livres tirés des bibliothèques du palais. Chacun avait la liberté d'entrer et de lire, ou de copier tout ce qu'il voulait. Cette maison fut ornée avec soin, décorée de tapis et de rideaux, et l'on y attacha des intendants et des valets de chambre pour en faire le service. Ensuite on y établir des lecteurs , des astronomes, des grammairiens et des médecins. La bibliothèque que Hakim avait fait porter, renfermait des ouvrages sur toute sorte de matières, des livres copiés de la main des plus célèbres calligraphes, et formait la collection la plus nombreuse qu`aucun prince  eût jamais rassemblée. Hakim par un magnificence bien louable [...],  assigna un traitement annuel aux jurisconsultes et à tout ceux qui étaient attachés à cette maison. Tout le monde y était admis sans distinction. Les uns venaient pour lire des livres, d'autres pour prendre des copies, d'autres pour écouter les leçons des différents professeurs. On y trouvait l'encre, le papier et les plumes dont on pouvait avoir besoin. En 1031, Hakim manda plusieurs mathématiciens, logiciens, jurisconsultes et médecins attachés à la "Maison de la Science". Chaque classe de savants fut appelée séparément, pour conférer en présence du calife qui les combla de dons et les fit tous revêtir de robe d'honneur»

Ce même historien, dans son traité "Al- Khutat" décrit les trésors cachés dans les armoires des palais des Fatimides. En décrivant ces armoires, al-Makrizi nous rappelle la description des trésors imaginaires des contes des Milles et une Nuits. Il dit: "L'armoire des trésors et des pierres précieuses des Fatimides s'élevait sur quatre pieds d'or dont chacun représente un lion assis sur ses quatre pattes. Cette armoire renferme plus de vingt mille statuettes d'or et d'argent, parfumées de camphre. Chaque statue pesait au moins douze mann (1). La plus éblouissante fut la statuette du paon en or sertie de pierres précieuses. Deux rubis brillaient dans ses yeux. Son corps et son plumage sillonnés d'or et d`argent donnait un vif éclat. A sa droite, se dressait un coq d`or dont une grosse pierre de rubis formait la crête. A sa gauche, une petite gazelle d`argent incrustée de pierres précieuses multicolore, scintillait dans tous ses éclats.

1 - mann: ancienne unité de poids ; 1 mann =260 dirhams; 1 dirham = 3,125g; soit 1mann=816,5g. (d`après le traité d`Al-Khzini «Mizan al -Hikma» - la balance de la sagesse-)

Source - Les Penseurs de l'Islam - Carra De Vaux - Librairie Orientaliste Paul Geuthner - Paris