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Al-Biruni

 Botanique et mathématique selon al-Biruni (XIe siècle)

Parmi les particularités des fleurs, il en est une qui semble réellement étonnante: à savoir que le nombre de leurs pétales, dont le sommet forme un cercle lorsqu'elles commencent à s'ouvrir, se conforme dans la plupart des cas aux lois de la géométrie. En général, elles épousent géométriquement les cordes d'un cercle, non les sections coniques. Il vous sera difficile de trouver une fleur à sept ou neuf pétales: la raison en est que, suivant les lois de la géométrie, l`on ne pourrait la construire dans un cercle avec des triangles isocèles. Le nombre des pétales est toujours de trois, quatre, cinq, six, ou dix-huit. Ces nombre se rencontrent souvent.

Peut- être trouvera-t-on un jour une espèce de fleur à sept ou neuf pétales, ou peut-être ces nombres se rencontrent-ils parmi les espèces déjà connues; mais dans l`ensemble, il faut reconnaître que la nature maintient ses genres d`espèces tels qu`ils sont.

Al-Biruni, Athar Baqiyya 'an al-qurun al-khaliyya (Les vestiges restant des siècles révolus) Courrier de l`Unesco . juin 1974, p. 25.

Observation géologique d'al-Biruni :

La mer est devenue terre et la terre est devenue mer; de tels changements, s'ils ont eu lieu avant que l'homme n'existât, ne sont pas connus, et quand ils sont parvenus ultérieurement à son existence, on n`en a pas souvenir parce que la longueur des temps écoulés a effacé les témoignages de ces évènements, surtout s'ils sont survenus peu à peu.

Le désert d'Arabie était en un temps une mer qui s'est modifiée, si bien que les traces de sa forme première sont encore visibles quand on creuse des puits ou des étangs, car on commence par trouver des couches de poussière, de sable et de cailloux, puis on atteint dans les sols des coquilles, du verre et des os dont on ne peut dire qu'ils ont été ensevelis ici à dessein. Non, car on exhume même des pierres dans lesquelles sont inclus des coquillages, des cauris, et ce qu'on appelle des «oreilles de poissons», parfois parfaitement conservées, ou bien ayant laissé des empreintes de leur forme première alors que la bête a péri.

Source : M.S. Atchekzai. «Un pionnier de l`observvation scientifique» Courrier de l`Unesco, juin p 18 et 42.

Le témoignage de l'astronome al-Biruni (XIe siècle ) sur les polémiques scientifiques.

Thabit ibn Qurra consacra un livre au rapport composé, à ses différentes espèces et à ses applications, et un autre à la figure sécante, exposant comment en simplifier les démonstrations. Nombreux sont les auteurs modernes qui approfondirent cette question, tels Ibn al-Baghdadi et beaucouop d'autres. Ils lui accordèrent un intérêt particulier, car c'était en quelque sorte la pierre angulaire de l'astronomie; sans elle, aucun des calculs ci-dessus mentionnés n'eût été possible. On en étudia donc les principes et les applications, et l'on en acquit l'usage.

Ainsi fut-il jusqu'à l'époque actuelle, notre époque si étonnante, si prodigieusement féconde, mais non exempt de contradictions. J'entends par-là que si nos contemporains voient se multiplier les domaines de la connaissances, s'ils sont naturellement enclin à rechercher en toute science la perfection, s'ils réussissent même, par des mérites accrus, là où les Anciens les plus illustres avaient échoué, on trouve chez eux des comportements qui contraste avec ce que nous venons de dire. Un âpre rivalité oppose ceux qui sont en compétition. Ils se jalousent mutuellement. Querelles et disputes l'emportent au point que chacun envie l'autre et se glorifie de ce qui n`est pas de lui. Tel pille les découvertes d'autrui, se les attribue et en tire profit, et il voudrait encore que l'on feigne de ne pas s'en apercevoir; mieux, qui dénonce son imposture est aussitôt pris à partie et exposé à sa vindicte.

Ainsi l'a-t-on vu au sein d'une élite de nos contemporains à propos de la construction de l'heptagone régulier, de la trisection de l'angle et de la duplication du cube. C`est aussi ce qui se produit entre un certain nombre de savants au sujet d'une figure aisée à comprendre, facile à utiliser, qui  vise les mêmes objectifs que la «figure sécante» et la remplace parfaitement dans toutes ses applications.

Source: M. Th. Debarnot, al-Biruni. Les clés de l'astronomie. Damas , Institut francais de Damas , 1985. p. 93-94

La pharmacie selon al-Biruni

La pharmacie consiste en la connaissance des drogues simples quant à leurs genres, leurs sortes et leurs traits caractéristiques, et en la connaissance de la confection des médicaments composé selon leur recette établie ou selon le désir de la personne chargée du traitement. Ce qui est placé au plus haut rang, c`est la connaissance de la force des médicaments simples et de leurs caractéristiques.

Source : Al-Biruni , Kitab as-Saydana fi al-tib( le livre de la pharmacie en médecine) cité par N. Stephan, « la pharmacie médéviale d`expressions arabes». in La médecine au temps des califes.

Ibn Sina 

Ibn Sina et la formation des montagnes (Xe-XIe siècle)

Quant à l'élévation <du sol>, elle peut avoir une cause par essence, comme elle peut avoir une cause par accident. Quant à la cause par essence, c'est comme ce qui arrive dans de nombreux tremblements de terre puissants où le souffle, agent du tremblement de terre , soulève une partie de la Terre et produit brusquement un monticule. Quant à la <cause> par accident, c'est<comme> lorsqu'il arrive que des failles <advienne>à une partie de la Terre, et pas à une autre, parce que des vents ont soufflé ou des eaux ont creusé, provoquant un mouvement d'une partie de la Terre et non de l'autre. Alors celle sur laquelle s'est écoulée<l`eau> se creuse et celle sur laquelle elle ne s'est pas écoulée reste <comme> un monticule. Puis, les ruissellements ne cessent d'approfondir le premier creusement jusqu'à ce qu'il atteigne  des profondeurs importantes. Alors, ce qui reste de l'effondrement, devient une montagne.

Mais il est possible aussi que l`eau ou le vent ait un effet régulier, sauf que les parties de la Terre sont différentes. Certaines d'entre elles sont tendres et d'autres solides. Alors, les <parties>  terreuses et tendres se creusent et les <parties> solides restent élevées. Puis cette érosion ne cesse de creuser et de s`étendre tout au long des jours, alors que la <partie> émergente reste, en devenant plus élevée à chaque fois que la Terre se creuse .

(...) La formation des montagnes a eu lieu selon l'une des causes<à l'origine>de la formation de la pierre. En <règle > générale, sa formation<a eu lieu>, tout au long du temps à partir d'une argile compacte et sèche qui s`est solidifiée au cours d'une période indéfinie. Il semble que cette Terre ait été dans le temps passés non habitée mais plutôt couverte par les mers. Puis, elle s`est solidifiée, soit après l'émergence petit à petit au cours d'une période dont l'histoire n'a pas retenu ses limites, soit sous les eaux à cause de l`intensité de la chaleur existant sous les mers. <Mais> le plus probable est que cela ait eu lieu après l'émergence et que son argile l'ait aidée à se solidifier puisque son argile est compacte. Comme argument à cela, l'existence dans de nombreux pierres, lorsqu'elles sont brisées, des parties d'animaux aquatiques comme les coquillages et autres.

Source: Ibn Sina: Risalat al-ma`adin wa al-athar al`ulwiyya (épître sur les minerais et les phénomènes météorologiques) cité par A.Sakri, in Encyclopédie de la civilisation arabo-musulman , vol I p 605-606.

La médecine selon Ibn Sina

Je dis que la médecine est une science dans laquelle on apprend à connaître les états du corps humain relativement à ce que est sain et ce qui sort de la santé, en vue du maintien de celle-ci, lorsqu'elle existe et de sa restauration lorsqu'elle est perdue.

Source : Ibn Sina, al-qanûn fi al-Tib (Le canon de la médecine ) cité par D. Jacquart et F. Micheau. in La Médecine au temps des califes. Paris . Institut du  monde arabe, 1996.

Hunayne Ibn Ishaq

Témoignage sur l'enseignement de la médecine à Bagdad au milieu du IXe siècle

Les études des élèves de l'école de médecine d'Alexandrie se sont limitées à ces <vingt> livres selon l'ordre que j'ai moi-même suivi. Ils ont pris l'habitude de se réunir tous les jours pour lire et traduire un fragment particulier de ces publications, comme ont pris l'habitude nos frères chrétiens, à cette époque, de réunions qu'ils fréquentent dans les instituts d'enseignement connus sous le nom de Schola pour étudier un sujet particulier dans l'un des ouvrages des prédécesseurs. Quant aux livres de Galien restant on a pris l'habitude de les étudier chacun indépendamment après une étude introductive des livres que nous avons indiqués, comme cela est le cas pour nos frères à propos des commentaires des livres des prédécesseurs.

Source: Hunayn Ibn Ishaq « Épître sur les traduction de Galien»in T. Arnold l`Héritage de l`Islam