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Imagination surprenante

À toute les conditions qui ont favorisé et encouragé le développement des techniques dans le monde arabe, il faut ajouter un élément qui leur est propre "L'imagination". Il y est représentée dans les contes orientaux par des récits imaginaires, dont quelques-unes méritent d'être signalés.

Telle est , par exemple , dans  Al-Firdawsi (1) la description d'un automate imitant une princesse qui pleure: " De temps en temps elle lève une main et essuie une larme de son cil... les larmes qu'elle verse suivent toujours le même cours, et sa main revient toujours se poser sur sa cuisse du même côté".

 Bien connu le cheval volant des "Milles et une nuits" qui est représenté comme une construction mécanique. La description est tellement réaliste que le lecture se laisse prendre.

 On met le cheval  en mouvement en tournant une cheville qui ressort un peu au défaut du cou . On le ramène en tournant une autre plus petite situé près de l'oreille droite.

Un autre précurseur de l'aéroplane paraît dans un conte des "Mille et une nuits "- Le coffre volant - ll est en forme d'oiseau, il a trois pieds de longueur, quatre de largeur. On s'y tient assis . Il est pourvu d'ailes, la machinerie est composée de roues, de ressorts. Le sixième jour, le coffre étant achevé, on le couvrit d'un tapis perse et on le porta dans une campagne. Son possesseur s'y étant assis , "toucha un ressort" l'appareil aussitôt "s'éleva de terre et fendit les airs avec une vitesse incroyable". Le construction apprend à Malek (2) à le diriger: en tournant ce vis, vous irez à droite; en tournant celui-ci, vous irez à gauche. En touchant ce ressort vous monterez, en touchant celui-là vous descendrez. "Effectivement le coffre obéissait à ma main, raconte Malek, allait comme il me plaisait". Il surpassait la vitesse des vents. Son acquéreur l'emploie, comme il convient dans un conte, à aller visiter dans un palais entouré de murailles et de fossés profonds, une princesse qui est retenue par la rigueur de son père . Il défend ensuite le roi en jetant du haut du coffre, des pierres sur les ennemis qui viennent l'assaillir, puis il se sert de la machine pour produire dans l'air un magnifique feu d'artifice. Le coffre a un fin bien conforme à sa nature : un jour que son possesseur était aller faire des courses en ville, ayant laissé sa machine cachée dans les bois comme à son habitude, une étincelle, échappée de quelque foyer intérieur, y mit le feu et l'appareil fut consumé entièrement (3).

On ne saurait trouver une vision plus rapprochée d'une intuition future. de tels contes ne sont pas indignes de l'histoire de la science. Ils montrent le travail de la pensée à la recherche du progrès, l'imagination précédent le fait, et ce long désir de l'esprit qui prépare les découvertes.

Signalons finalement que l'homme de science arabe est un savant qui s'intéresse aux applications, s'attache aux descriptions exactes et ne retient que les faits appuyés sur son expérience personnelle .  

1-  Al-Firdawsi - Firdaws al-Hikmah - ( Le paradis de la sagesse ) . manuscrit sans date

 2- Malek: Héro des  "Mille et une nuits"

 3 - Al-Khadem Sa'ad - Les automates dans le monde arabe - sans date ni nom de l'éditeur.