Exploitation du sol et du sous-sol
Les immenses territoires agricoles de l'Empire arabo-musulman firent la fortune de l'État. À ce sujet Al'Masùdi écrit:
le calife al-Mu'Tasim (833 à 842) favorisa l'agriculture: "Cet art, disait-il, renferme de nombreux avantages: en premier lieu, c'est l'agriculture qui féconde la terre, mère nourricière du genre humain; c'est elle qui permet le prélèvement du Kharaj (impôt foncier); elle développe la richesse publique; elle nourrit les animaux domestiques, abaisse le prix des denrées, augmente les sources du commerce et accroît le bien-être" Aussi disait-il à son Vizir Muhammad Ibn'Abdel Malik : "Quand tu trouveras une terre qui, pour une dépense de dix dirhams, me donnera au bout d'un an un rendement de onze dirhams, il est inutile que tu prennes mes ordres à cet égard."
L'argricuture vue par Ibn- Khaldun(XIVe siècle)
L'agriculture est une branche de la physique. Elle étudie la culture et la croissance des plantes, leur irrigation, leur traitement, l'amélioration des sols, le choix des saisons propices et l'application régulière des moyens propres à les faire croître et prospérer. Les Anciens s'intéressaient beaucoup à l'agriculture en général. Ils étudiaient les plantes à plusieurs point de vue: leur mise en terre, leur multiplication, leurs propriétés, leurs vertus, les rapport de celle-ci avec les esprits des astres et des corps célestes, connaissance utilisé en magie. Ils y prenaient donc un grand intérêt. Un ouvrage grec, sur l'agriculture nabatéenne, attribué aux Nabatéens, a été traduit en arabe. Il contient beaucoup de renseignements de ce genre. Les musulmans qui l'ont étudié, craignant de tomber dans les pratiques magiques défendus par l'Islam, se sont bornés aux parties du livre qui traite de la mise en terre ou des soins à donner aux plantes. Ils ont composé beaucoup d'ouvrages sur l'agriculture, qui ne traitent que de la mise en terre et des soins à donner aux plantes, de la manière de les protéger de tout ce qui peut leur nuir ou affecter leur croissance , etc. On trouve ces livres aisément.
Source: Ibn Khaldun. Discours sur l'histoire universelle. Al -Muqaddima, Paris Sindbad, 1967-1968- trad. V. Monteil . p.1082- 1083.
Botanique et mathématique selon al-Biruni (XIe siècle)
Parmi les particularités des fleurs, il en est une qui semble réellement étonnante: à savoir que le nombre de leurs pétales, dont le sommet forme un cercle lorsqu'elles commencent à s'ouvrir, se conforme dans la plupart des cas aux lois de la géométrie. En général, elles épousent géométriquement les cordes d'un cercle, non les sections coniques. Il vous sera difficile de trouver une fleur à sept ou neuf pétales: la raison en est que, suivant les lois de la géométrie, l'on ne pourrait la construire dans un cercle avec des triangles isocèles. Le nombre des pétales est toujours de trois, quatre, cinq, six, ou dix-huit. Ces nombres se rencontrent souvent.
Peut- être trouvera-t-on un jour une espèce de fleur à sept ou neuf pétales, ou peut-être ces nombres se rencontrent-ils parmi les espèces déjà connues; mais dans l'ensemble, il faut reconnaître que la nature maintient ses genres d'espèces tels qu'ils sont.
Al-Biruni, Athar Baqiyya 'an al-qurun al-khaliyya (Les vestiges restant des siècles révolus) Courrier de l`Unesco . juin 1974, p. 25.