Les machines de guerre
Au cours des premières années, les musulmans sortaient victorieux de leurs batailles grâce à leurs régiments d'infanteries (bataille de Yarmuk et Qadisiya). Cependant, plus tard c'est la cavalerie qui fut l'unité la mieux équipée et la plus riche en effectifs des armées musulmanes. Le calife Omar, qui gouverne de 31à 41 de l'hégire (634-644 ap. J.C) faisait venir un nombre impressionnant de chevaux de toutes les régions de son royaume, exclusivement à l'usage de l'armée. On réservait même des pâturage spéciaux à leurs égards. L'armement du cavalier comprenait un sabre, une lance, un arc, un bouclier et une masse. Avec les conquêtes des villes maritimes, les armées musulmanes se heurtèrent très vite à un vaste arsenal militaire navale. Voulant rivaliser avec cette puissance, les Arabes comprirent la nécessité de construire une flotte importante à leur tour, pour préserver et consolider leur empire. La construction navale groupait les vaisseaux marchands et les navires de guerre et fut l'une des industrie les plus importante en Islam, comme en témoignent les nombreux chantiers sur les rives du Golf et de la Mer Rouge de ce temps-ci. Les grands vaisseaux portaient des engins de siège et des machines servant à décharger des substance incendiaires dont l'action étaient complétée par des corps d'archers chevronnés.
A partir de la fin du sixième siècle de l'hégire (12e siècle ap. J.C) de très nombreux traités militaires furent composés. Nous avons pu récupérer des photocopies des traités suivants:
- «Al- aniq fi al-manjaniq» ( les plus célèbres mangonnaux), rédigé par Ibn Arnabgha al- Zardakach en 867 de l'hégire et édité par Ihsan al -Hindi
- « Tabsirat arbâb al-Albab fi kayfiyat al-najât fi al-Hurûb » (instruction des maîtres de l`adresse sur les méthodes de salut dans les guerres). Ce traité est attribué à Marda ben Ali ben Marda al-Tarsusi et édité par Claude Cahen.
- «Al-Izz wa al-manafi`lilmoujahidine fi sabil allah bi al-madafi`» rédigé en perse par Ibrahim ben Ahmad ben Ghanem ben mahmoud ben Zakariya al-Andalusi, La traduction en arabe est entreprit par Ahamd ibn al-Kasem ibn al-Fakih ibn al-Hajari al-Andalusi, traducteur des sultans de Maroc.
Dans ces traités nous trouvons la description de maintes machines utilisées par les arabes dans les guerres saintes. Nous distinguons les mangonneaux, les trébuchets, et les canons . Nous signalons encore les engins incendiaires.
A toutes ces armes, il faut ajouté les fortifications qui devenaient indispensables dans les grandes villes. Ainsi la plupart des cités et des villes étaient entourées par des murailles et souvent, de grands fossés entourés de l`extérieure. Une citadelle dominait la majorité des villes, pouvant être une simple tour (burj) ou une forteresse massive.
Des trois traités déjà signalés, nous avons choisi la description de quelques machines qui sont les plus appropriées au domaine de la mécanique appliquée.
Le catapulte
Une arme de jet, le puissant mangonneau fit son apparition chez les musulmans à partir de la Chine à travers l'Asie centrale vers le premier siècle de l'hégire (VIIe siècle ap.J.C). Il consistait en un madrier de bois, en porte-à-faux, sur un axe, et soutenu par des supports au sommet de deux tours en bois. À l'extrémité du bras le plus court se trouvait une attache spéciale à laquelle étaient fixés des cordages. À sa base, deux poids terminés en anneaux le prolongeaient. Une corde fixée à l'autre extrémité portant une poche à projectiles. Une des extrémités de cette corde était attachée à la face inférieure de la perche, tandis que l'autre, nouée en boucle, glissait sur une saillie à l'extrémité de la perche. Une équipe d`hommes servait aux cordes, tandis que l'artilleur maintenait le projectile dans la poche. Lorsqu'il donnait le signal, le groupe des servants tirait sur les cordes libérant ainsi la poche au moment opportun. Quand la pièce de bois atteignait un certain point dans sa trajectoire ascendante, la boucle glissait la saillie et le projectile était lâché. Ces projectiles pouvaient peser jusqu`à 50 kg. et leurs portées étaient de l'ordre de 100 m.
Le trébuchet
Le trébuchet à contrepoids était largement répandu chez les musulmans, au septième siècle de l`hégire (XIIIe ap J.C). En apparence semblable au trébuchet à traction, son balancier était en fait plus lourd, ses tours plus solides et sa corde de suspension plus longue. À l'extrémité du bras court, une caisse de plomb ou de pierre était suspendus à la place de la fixation de la corde. Le projectile était attaché au moyen d'un treuil dont la corde était attachée à un crochet spécial. Les projectiles pouvaient peser jusqu`à 200 kg, mais étaient normalement plus légers et les portées pouvaient atteindre les 300m.
Les canons
les canons furent leur apparition dans l'armée musulmane vers la fin du septième siècle de l'hégire. Les canons de poids variés existaient sous plusieurs formes . Le grand canon utilisée pour protéger les forteresses, lançait des balles de pierre de 1800 ratl (1ratl=2,5kg).Le canon nécessitait un attelage de 60 taureaux et 200 hommes, de part et d`autre du canon, s`assuraient qu`il ne vacille pas. De plus 200 autres hommes les devançaient pour leur dégager le chemin.
Le sultan Mohammad al- Fateh possédait un ensemble , de 13 grands canons et 56 petits, qui joua le rôle principal dans sa victoire à la bataille de Constantinople en 1453.
Les engins incendiaires
Les engins incendiaires se sont développés à partir des armes incendiaires. Ces dernières furent utilisées dans le monde arabe à diverses occasions, dans les conflits locaux ainsi que contre les Byzantins. À titre d`exemple, les armées musulmanes des Abbassides (IIe au VIIe siècle de l`hégire), avaient formé des corps de lanceurs de naphte (naffâtoun) qui portaient des vêtement inflammables et lançaient des substances incendiaires. Selon de nombreux historiens, les engins incendiaires contenant de la poudre à canon furent l`élément décisif de la bataille d`al-Mansoura en 647 de l'hégire (1249 ap.J.C)