À cette activité philosophique de l'époque d'Al-Ma'mûn faisait partie pendant une forme de recherche scientifique ordonnée par lui , telle cette mesure original du méridien terrestre.
«L'astronome Husayn, auteur du livre des tables astronomiques , rapporte d'après des savants qui , par ordre d'al-Ma'mûn, , avaient pris la hauteur du soleil dans la plaine de Sinjar (au sud de la Mésopotamie ), que la mesure d'un degré terrestre est de cinquante six milles ; en multipliant ce nombre par trois cent soixante, ils trouvèrent, pour la circonférence du globe - mer et continent -, vingt mille cent soixante milles . Cette circonférence de la terre, multipliée par sept, donne cent quarante et un mille cent vingt milles. En divisant ce produit par vingt-deux , on a, pour le diamètre de la terre , six mille quatre cent quatorze milles et demi , plus un vingtième de mille environ. la moitié du diamètre de la terre est donc de trois cent mille deux cent sept milles, plus seize minutes , trente secondes, soit : un auart, plus un quarantième de mille. Le mille vaut quatre mille coudées noires; on nomme ainsi la coudée établie par al-Ma'mûn pouer la mesure des étoffes, des maisons et d’arpentage; elle se compose de vingt quatre doigts.»
De Bagdad partirent des missions scientifiques à l'étranger, pour collecter des manuscrits destinés à être traduits.
Califes et particuliers , en ce IXe siècle fondamental pour l'éclosion de la science arabe, considérèrent que la ville de Bagdad , devenue la capitale de l'empire arabo-musulman, était toute désignée pour servir de lieu de rencontre aux savants , et de centre de conservation des manuscrits anciens contenant la science grecque , indienne, persane et chinoise.
Le calife al-Ma'mûn fond, à Bagdad une Académie des sciences appelée «Maison de la Sagesse»
Sous l'ordre du calife al-Ma'mûn , on procédait à des observations astronomiques à Bagdad et à Damas
L'observatoire de Chammasiya , fondé à Bagdad en 829, fut très célèbre , comme celui de Damas , situé à 1200 mètre d'altitude au sommet du mont Qasiyun, [...] . Nous savons grâce au premier historien arabe des sciences ,Sa'id de Tolède, du XIe siècle , que Damas - et son mont Qasiyûn - fut choisie par al-Ma'mûn pour être, en même temps que Bagdad , un lieu d'observation des astres. Ces observations, dans ces deux grandes villes, furent vraisemblablement effectuées simultanément:
«Lorsque le califat passa à al-Ma'mûn, quand, poussé par son propre génie, ce prince désira connaître la philosophie , quand sa haute intelligence l'eut mis à même d'embrasser toutes les sciences philosophiques, quand les savants de son époque eurent pris connaissance de de l'Almageste (ouvrage fondamental de l'astronome,mathématicien et géographes grecs d'Alexandrie , du IIe siècle , Ptolémée) , quand ils eurent compris le dispositifs des instruments d'observation décrit dans cet ouvrage, al-Ma'mûn fut amené aà faire venir auprès de lui , de tous les points de son empire , les hommes remarquables de son temps. Il leur ordonna de construire des instruments semblables , de s'en servir pour la mesure des astres et, à l'aide de ces instruments d'essayer de déterminer la position des étoiles. Ils firent ce que leur était ordonné et , avec ces instruments, il se livrèrent à des observations dans le quartier d'al-Chammasiya (à Bagdad) et au mont Qasiyûn, dan sla région de Damas , en Syrie , en 829.»
«Ils déterminèrent la durée de l'année solaire fixée par l'observation ,la valeur de l'inclinaison du soleil, l'excentricité de son épicycle, le lieu de son apogée. Ils parvinrent , en outre, à connaître certaines particularités du reste des étoiles errantes et fixes...»
Une nouvelle académie au Caire , sous le califat Ch'ite fatimides
Au début du XIe siècle , dan sla nouvelle capitale des califes chi'ites fatimides d’Égypte, Le Caire , une grande université - Al- Azhar - fut créée en 970. Mais le calife al-Hakim (996-1921) mit son point d'honneuer à créer, dans son palais de l'Orient, un centre d'études scientifiques destiné à éclipser par sa grandeur les institutions de ses prédécesseurs en Orient. Plus de quatre siècle après al-Maqrizi faisait une description administrative de cette académie:
« Le samedi 10 du moi de Jamada II de l'année 395 ( 24 mars 1005 de l'ère chrétienne) on ouvrit au Caire "La Maison de la science"; on y installa des jurisconsultes et l'on y transporta des livres tirés des bibliothèques du Palais. Chacun avait la liberté d'entrer et de lire, ou de copier tout ce qu'il voulait. Cette Maison fut ornée avec soin, décorée de tapis et de rideaux, et l'on y attacha des intendants et des valets de chambre pour en faire le service. Ensuite on y établit des lecteurs, des astronomes, des grammairiens et des médecins. La bibliothèque du Hakim avait fait porter renfermait des ouvrages sur toute sorte de matières, des livres copiés de la main des plus célèbres calligraphes, et formait la collection la plus nombreuse qu'aucun prince eût jamais rassemblée. Hakim, par sa magnificence bien louable[...], assigna un traitement annyel aux jurisconsultes et à tous ceux qui étaient attachés à cette maison. Tout le monde y était admis sans dixtinction. Les uns venaient pour lire des livres,d'autres pour prendre des copies, d'autres pour écouter les leçons des différents professeurs. On y trouvaitl'encre, le papier et les plumes dont on pouvait avoir besoin. En 1013 Hakim Manda plusieurs mathématiciens, logiciens, jurisconsultes et médecins attachés à la "Maison de la science". Chaque classe de savants fut appelée séparément, pour conférer en présence du calife qui les combla de dons ey les fit tous revêtir de robe d'honneur. »
Voici , d'une façon générale, comment était organisée l'imposante bibliothèque des califes fatimides au Caire:
«la bibliothèque était dans le grand palais et se composait de quarante pièces renfermant un nombre prodigieux de livres sur toutes sortes de matières. Un jour que l'on parlait devant le calife du dictionnaire, le Kitab al-'ayn d'al-khalil (mort en 791), celui-ci se fit apporter de sa bibliothèque plus de trente exemplaires de l'ouvrage, dont un manuscrit autographe [...]. le calife se rendait à la bibliothèque à cheval mettait pied à terre devant l'estrade sur laquelle il s'asseyait. Le bibliothécaire [...] se présentait devant le prince et lui apportait les exemplaires du Corans remarquable par la beauté de l'écriture, ainsi que les autres livres qu'il demandait. Si le calife voulait examiner quelque ouvrage , il il l'emportatit et le renvoyait ensuite.»
« La bibliothèque renfermait un grand nombre de placards rangés autour de la salle et séparés par des cloisons. Chacun d'eux avait une porte bien solide, fermée de serrures et de verrous. On y comptait plus de cent mille volumes reliés et un petit nombre de brochés [...]. Il y avait plusieurs exemplaires de chaque livre. On y voyait aussi des ouvrages que leurs auteurs avaient laissés imparfaits. Une feuille de papier collée à la porte de chaque armoire indiquait les manuscrit qu'elle renfermait [...]. Le calife, avant de sortir, s'y promenait quelque temps pour la considérer et se retirait ensuite , après avoir fait à l'inspecteur un présent de vingt dinars.»
la bibliothèque de recherche de Cordoue , sous l'impulsion des califes umayyades, attirait de nombreux savants
Un précepteur et savant de Kairouan, connu sous le nom de «Aben Ragel», astronome sous les Zirides, au XIe siècle.
Damas, ville accueuillante aux savants et siège d'une école de médecine sous les Zanguide et les Ayyûbides
En Asie centrale, à Samarqand, au XV e siècle, la science reste à l'honneur avec le timûride Ulugh Beg