l'astronomie et la mécanique appliquée - monde arabo-islamique

                                

L'astronomie est la science qui a intéressé dans une large mesure les savants arabo-musulmans, et c'est dans ce domaine que leur méthode expérimentale, avec ses patientes accumulations d'observation, a marqué le plus visible progrès.

En fait c'est par l'expérience, l'observation continue et les mesures précises, que les Arabes ont pu corriger, refuser ou adopter les théories et les idées développées par leurs prédécesseurs :les astronomes grecs et chinois.

Il est certain, que ces observations et ces mesures ne se développèrent que par la multiplication des postes d'observation et par le perfectionnement des instruments de mesures.

Al-Ma'mûn calife de Bagdad (813-833) fit établir deux principaux observatoires: Shammasiyya à Bagdad et Quasiyûn   près de Damas. Plusieurs astronomes :Habach al-Haseb et yahya ben abi-Mansûr, y multiplièrent les observation afin de vérifier et d'améliorer les résultat de Ptoloémée1.

Le principal observatoire construit au Xe siècle est celui qui fut édifié dans les jardins du palais  royal de Bagdad par ordre du calife Sharaf al-Dawla. Cet observatoire royal, dirigé par al-Khuhi et où travaillèrent également al-Saghani et Abû al-Wafa, surclassait ceux d'al-Ma'mûn à la fois par son importance, par son organisation administrative plus poussée et par son programme d'activité plus étendu, incluant en particulier l'observation des positions des planètes.

En Orient, le sultan Saljoukide Malik Shah fit édifier, probablement à Ray, un important observatoire qui fionctionna pendant une dizaine d'années à partir de 1075.

Le XIIe siècle semble avoir été assez pauvre dans le domaine de l'observation astronomique, seules sont à mentionner deux nouvelles tables préparées, l'une à Bagdad par al-Bad' al-Astorlabi(1129/30), l'autre à Merv en 1115/16 par Al-Khazini. Pour ces mesures, ce dernier nous a laissé un traité intitulé "Construction d'une sphère qui tourne d'elle-même d'un mouvement analogue au mouvement de la sphère céleste".

En 1259, Hûlagû fit édifier, près de sa nouvelle capitale Maragha, ville situé dans l'azerbaïdjan iranien au Sud de Tabriz, un observatoire qui surpassa par sa taille et ses installations toutes les réalisations antérieures, l'éminent mathématicien et astronome iranien Nasir al-Din al-Tûsi en assuma la direction jusqu'à sa mort en 1274. De nombreux astronomes y travaillèrent, parmi lesquels Al-ùrdi qui nous a laissé une description instrumental. L'observatoire de Maragha semble avoir continué à fonctionner jusqu'en 1315, son dernier directeur ayant été Asil al-Din, l'un des fils de Nasir al-Din al-Tûsi2 .

Au début du XIVe siècle, un observatoire fut édifier à Tabriz sous l'ordre de Rachid al-Din , vizir de Ghazan khan.

En 1420, Ulûgh beg, gouverneur du Turkestan, fit édifier à Samarkand une remarquable observatoire où travaillèrent sous sa direction plusieurs savants de valeur: le mathématicien Jamshid ibn Mas'ûd al -al-Kashi et l'astronome turc Qadi Zada al-Rûmi.

La période qui suit marque le déclin de plus en plus net du niveau de l'astronomie arabo-musulmne. Mais en 1577 la construction d'un grand observatoire à Istanbul trancha ce déclin.

Cet observatoire fut dirigé par le grand mathématicien et astronome Taqi-al-Din. ce dernier encouragea le sultan Murad III et son premier vizir Ali Pacha à rétablir de nouvelles tables astronomique. Mais malheureusement cet observatoire fut complètement démoli en 15803.

C'est à cette date que l'astronomie arabo-musulmane marqua son véritable déclin.

Ces observations exigeaient nécessairement des instruments de mesures très variés. Parmi les instruments utilisés et développés par les astronomes arabo-musulmans nous signalons: les dioptres, les astrolabes plan, les sphères armillaires, les règles parallactiques, les quadrants muraux, les clepsydres auxquels s'ajoute l'astrolabe sphérique qui fut mis au point par les premiers constructeurs arabes: Ibrahim al-Fazari, al-Nayrizi, Jaber ibn Sinana et Qusta ibn lûka4 .

 Deux de des instruments appartiennent au domaine de la mécanique appliquée : la sphère céleste d'Al-Khazini et l'horloge astronomique de Taqi-al-Din.

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1 - Taton René "Histoire générale des sciences" P.U.F Paris  1966

2 - idem

3 - Ahmad youssef al-hassan- Taqi al-Din Arabic mechanical enginneering with the sublime méthods of spiritual machines( an arabic manuscript of sixteenh century - University of Aleppo 1976.

4 - Idem

 

La sphère céleste d'Al-Khazini

l'horloge astronomique de Taqi al-Din