horloges monumentales
Aspect extérieur des horloges hydrauliques les plus célèbres- monde arabe.
1-Horloge de Haroûn al-Rachid
l'horloge offerte à Charlemagne en 807 par l'ambassade de Harun al-Rachid (766-809) est décrite par le chroniqueur royal de l'empereur, Eginhard dans ses Annales "Annales regum francorum":
Nous lisons:
"... Harun al-Rachid, le grand souverain oriental sur le trône de Bagdad, manifestait son admiration en lui envoyant de somptueux présents, des tentes luxueuses, gigantesques, de précieuses soieries, des baumes, des fards, des onguents, d'admirables polleteries. On eût cru que l'orient s'était vidé, pour remplir l'occident. Des flambeaux colossaux en métal, et une horloge construite avec autant d'ingéniosité que d'art, où le mouvement des douze heures était dû à un mécanisme hydraulique, de petites boules de bronze tombant dans un récipient qu'elles faisaient résonner, chaque fois qu'une heure était révolue. Douze cavaliers se tenaient derrière douze portes fermées, autant de portes s'ouvraient autant de cavaliers en sortaient que l'horloge sonnait de coups. Il y avait encore, dans le mécanisme de cette horloge, beaucoup d'autres merveilles dont la description nous prendrait trop de temps".
2 - Horloge de Bab Jayroûn à Damas 1
1 - Ibn Jubayr -"Les voyages"
« À la droite de la personne sortant de la porte Jayrûn, se trouve dans le mur de la galerie antérieure une chambre ayant la forme d’un grand arc circulaire pourvu de plusieurs fenêtres en bronze. Ces dernières, au nombre des heures du jours, sont munies de petits volets ouverts aménagées avec beaucoup d’art. Quand une heure s’écoule, deux boules de cuivre jaune tombent dans le bec des deux faucons. Ces derniers, conçus du même métal, se dressent chacun sur une écuelle également en cuivre jaune. L’un des faucon l’une se trouve sous la première porte et l’autre sous la dernière. Les écuelles sont percées pour laisser passer les balles qui s’entassent dans une petite boite derrière le mur; alors les faucons tendent leur cou vers les écuelles et crachent rapidement les balles. Le mécanisme est si curieux qu’on croyait qu’il fonctionne par magie. Lorsque les balles tombent dans les écuelles on entend un son et la porte correspondant à l’heure qui vient de s’écouler, se referme immédiatement pour faire apparaître une plaque de cuivre jaune. C’est ainsi que le mécanisme se poursuit à chaque heure révolue jusqu'à ce que toutes les portes soient fermées, les heures écoulées et tout revient à sa position initile.
Durant la nuit, c’est un autre mécanisme qui est attribué à l’horloge. Dans l’arcade qui s’incurve au-dessus des fenêtres on a fixé douze disques ajourés de cuivre jaune auxquels s’adapte une vitre placée à l’intérieure du mur de la pièce. Tout ce mécanisme est aménagé derrière les fenêtres précédemment signalées. Derrière chaque vitre est suspendue une lampe dans lequel l’eau tourne durant une heure. À chaque heure révolue le vitre reflète totalement la lumière de la lampe et les rayons lumineux inondent le disque, on aperçoit alors un disque rougeâtre. Le même mécanisme se reproduit pour la vitre suivante jusqu’à ce que toutes les heures de la nuit soient écoulées et que tous les disques prennent une couleur rougeâtre. L’horloge est confiée à un surveillant professionnel chargé de veiller à son bon fonctionnement; il doit rouvrir les portes et remettre les contrepoids à leur place initiale. C’est cette horloge que les gens nomment al-Minjana ».
3 - Une horloge décrite par le voyageur Ibn Battuta2
Dans le livre des voyages d'Ibn Battuta nous lisons:
"... C'est une grande chambre , très haute qui a la forme d'un arc et dans laquelle se trouvent d'autres arcs d'une dimension plus petites. Ces derniers ont des portes au nombre des heures du jour, dont la couleur est verte à l'extérieur et jaune à l'intérieur. Après chaque heure, le jaune disparaît et le vert le remplace. On dirait que quelqu'un fait fonctionner ce mécanisme de l'intérieur."
2- Rouchdi - Notes sur les voyages d'Ibn Battuta- Le Caire 1925.