Index de l'article

 

III-Enregistrement et distribution des picots sur le cylindre musical

Pour distribuer les picots sur le cylindre musical, les Banû Mûssa propose la méthode suivante :

On considère un grand cylindre en bois, on enduit sa surface de la cire noire et on lui accorde un système d'engrenage (non représenté) qui lui permet de tourner d'un mouvement circulaire uniforme autour de son axe principal.

De plus, on dispose de huit réglettes mobiles autour d'un axe horizontal parallèle à l'axe du grand cylindre. Chaque réglette est attachée à un doigt d'un flûtiste par une ficelle fine et rigide. L'autre extrémité pointue doit s'appuyer sur la surface latérale du cylindre (Fig.- 7 - )

On met le cylindre en mouvement et on demande au flûtiste de jouer sa mélodie. Ainsi, on remarque directement des traces assez claires sur la cire. En effet, lorsque le flûtiste relève son doigt pour ouvrir un trou de la flûte, la ficelle qui lie son doigt à une réglette relève l'extrémité de cette dernière afin que l'autre extrémité qui affleure la surface de la cire appuie plus profondément et laisse une gravure. L'action se répète pour chaque doigt, donc pour chaque note. Ainsi les notes de la mélodie sont bien gravées sur la cire.

Finalement, il suffit de mesurer les longueurs respectives des gravures, de tailler les picots correspondants, et de les fixer sur le cylindre musical de l'instrument tout en respectant l'ordre et les distances qui les séparent.

 

Changement de mélodie  

Dans le texte, les Banû Mûssa proposent deux méthodes pour enregistrer plusieurs mélodies sur un même cylindre.

Première méthode

Cette première méthode consiste à agrandir le diamètre de la roue musical afin de pouvoir enregistrer deux ou trois mélodies qui se succèdent pour un seul tour.

Deuxième méthode

Par cette méthode, les Banû Mûssa proposent d'augmenter la longueur du cylindre et de lui accorder un mouvement de translation latéral ou même hélicoïdal.

IV– Les automates

Dans cette partie du texte, les Banû Mûssa explique le mécanisme d'un flûteur automate donnant par là le premier embryon d'un androïde (figure ci-contre)

Ils disent: " Si l'on veut créer un androïde flûtiste, il suffit d'incorporer tout l'instrument dans le corps même d'une statue, de fixer la flûte dans sa bouche et d'habiller les leviers en doigts et le adapter à ses bras. De plus il faut recourber ces leviers à l'intérieur du corps de la statue pour qu'ils aboutissent aux picots fixés sur le cylindre musical. Enfin il faut introduire les conduits d'air dans le corps de la statue et les diriger vers sa bouche donc vers l'ouverture de la flûte. On peut encore cacher tout l'instrument dans un endroit invisible et de ne faire apparaître que le flûtiste qui joue sur sa flûte".

Puis les Banû Mûssa explique le fonctionnement de l'androïde comme suit:" lorsqu'on alimente l'ensemble de l'appareil par la quantité d'eau nécessaire au mouvement de tous ses éléments, l'air arrive continuellement à l'embouchure de la flûte. Le flûtiste chante alors la mélodie enregistré sur le cylindre musical par l'intermédiaire du mouvement des leviers (donc les doigts). Lorsque les doigts du flûtiste bouchent les huit trous de la flûte, on entend la note produite par le neuvième trou, qui est toujours ouvert. Puis les autres notes de la gamme se succèdent par le jeu des leviers actionnés par les picots du cylindre pointé. De cette façon, la statue compose toute la mélodie enregistrée sur le cylindre tout en maniant ses doigts sur la flûte comme un véritable instrumentiste".

Les Banû Mûssa ne tardent pas à donner les notes produites par chaque trou de la flûte en comparaison avec les notes des cordes du luth.

Au temps des Banû Mûssa le luth est formé de quatre corde tendu sur sa caisse de résonance (al-Bamm, al-Mathlath, al-Mathna et al-Zir ) (Fig.-8). Chaque corde peut produire cinq note selon qu'elle est libre (Motlaq) ou pincer par un doigt à une position bien déterminée (fig-1-)

 

          

                   Fig - 1 -                                                     Fig - 2 -

La comparaison faîte par les Banû Mûssa nous a permis de traduire la gamme produite par les trous de la flûte en note moderne d'où les deux cas présentés dans la figure -2-

Dans le premier cas, la première corde (al-Zir), celle qui donne les notes les plus aiguës, occupe la position la plus basse par rapporte au luth, pris à l'état d'action. Les autres cordes se succèdent de la façon suivante : Du haut en bas al-Bamm, al-Almathlath, al-Mathna , al-Zir.

Dans le second cas c'est : al-Zir , al-Mathna, al-Mathlath, al-Bamm.

La figure 2 représente les notes émises par les trous de la flûte d'après les Banû Mûssa.