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Medecine
Dans cette section nous allons essayé de grouper une bonne partie des textes ayant un rapport directe avec la médecine dans le monde arabo-musulman.
Bilan positif de l’œuvre médicale arabe transmis à l'Europe
Nous pouvons laisser à des éminents historiens modernes de la médecine, tels que les docteurs J.Bariéty et C Coury, le soin d,apprécier et de caractériser l'ensemble de l’œuvre accomplie par les médecins arabes:
« La part originale qui revient aux médecins arabes, ou arabisés, est finalement loin d'être négligeable. On ne peut certe leur attribuer aucun progrès anatomique, mais on doit porter à leur actif quelques remarques physiologiques de la plus grande importance . On leur doit des descriptions cliniques nouvelles et précise, ainsi que la naissance de l'enseignement pratique au lit du malade, dans le cadre d'une organisation libérale et laïque qui annonce celles des universités européennes. Dégagées de la plupart des dogmes théoriques et des règles pratiques qui pesaient à l'époque , sur l'activité scientifique en Occident , avantageusement placés entre le monde asiatique et le monde européen, ils ont fait connaître des conceptions et des techniques étrangères au monde gréco-latin, que les autorités ecclésiastiques de nos pays eussent sans doute désapprouvées. Ils ont identifié, expérimenté et préparé un très nombre de drogues végétales ou minérales inemployées ou inconnues avant eux. Ainsi, leur activité n'a pas été stérile, ni leur rôle purement statique. Nous devons donc principalement aux Arabes, outre une réflexion scientifique exemplaire, d'avoir enrichi et transmis <a l'Europe une "tradition médicale solide , orientée vers l'enseignement, ll'organisation et l'exercice pratique de la profession»
... Le philosophe et très grand médecin de Rayy et Bagdad, à la fin du IXe siècle, Abû Baker al-Razi, a consigné de très importantes remarques qui assurèrent le progrès de la médecine arabe. Théoricien et praticien à la fois il parle avec aisance et lucidité de son art , en termes que nous n'avons en rien à renier de nos jours:
«La vérité, en médecine, est une moyenne qu'on ne peut atteindre: tout ce qu'on peut lire dans les livres a beaucoup moins de valeur que l'expérience d'un médecin qui pense et raisonne [...]. La lecture ne fait pas le médecin, mais bien l'esprit critique et le talent d'application à des cas particuliers les vérités dont il a connaissance.»
Ce sont de magnifiques institutions hospitalières - avec, souvent, bibliothèques , mosquée, écoles, dispensaires et bains, attenants- qui se multiplièrent et abritèrent ces grands esprits en quête de la «vérité», au service des malades: Bagdad put se flatter d'avoir le très bel hopital al-'Adudi, construit en 970 et détruit lors de l'invasion Mongole en 1258, le sultan almahades Ya'qub al Mansûr (1184-1199)fit construire un magnifique hôpital à Marrakech; au Caire, on peut voir encore de nos jours, l'imposant hôpital que construisit le sultan Mamlûk Qalawûn au XIIIe siècle. À la ville et à la campagne en temps de paix comme en temps de guerre, dans les paisibles demeures ou dans les prisons, partout les soins étaient , autant qu'il était possible organisés. L'aventure survenue à un voyageur du XVe siècle , de passage à Damas illustre, d'une façon humoristique, la rencontre qui s'attachait aux hôpitaux de cette ville:
« En 1427, je vins à Damas , j'avais avec moi un particulier , persan d'origine,homme de talent, de goût et de beaucoup d'esprit. Il faisaient cette année le pèlerinage à la Mecque [...] . Quand il fut entré dans l'hôpital et qu'il eut vu les aliments qu'on y distribuait et toutes les commodités et les douceurs dont on jouissait, il conçut le dessein d'y demeurer, contrefaisant le malade, et y resta pendant trois jours.Le médecin étant venu à lui pour savoir qu'elle était sa maladie et lui ayant tâter le pouls, reconnut ce qu'il en était et lui prescrivit de prendre ce qui lui plairait d'aliments, de poulets fins , de confitures, de sorbets et de fruits de toute espèce. Trois jours s'étant écoulés, il lui écrivit une ordonnance dans le sens était qu'un hôte ne doit pas rester chez celui qui lui accorde l'hospitalité au-delà de trois jours.»
source : Les Arabes - Marc Bergé
Architecture
Architecture
L'architecture du monde arabo-musulman du moyen âge est omniprésent jusqu'à nos jours. Il suffit de visiter les grands mosquées plantées dans les quatre coin du monde, pour y assister à une conception architecturale assez avancés. De plus l'urbanisme des villes dont Bagdad , Al-Zahra' (الزهراء ) et beaucoup d'autres, construites durant cette période, marquent une prévoyance incontestable d'une vie sociale sereine et paisible.
Agriculture
Agriculture
En agriculture les savants arabo-musulmans ont présenté un grand talent . Dans le volume II de son ouvrage "les penseurs de l'Islam» Le Baron Carra De vaux, signale l'importance du traité «Kitab al-Filaha» d' Ibn Al- Awam. Il dit:"Ibn al-Awam s'est beaucoup servi pour son Kitab-al-Filâhâ,«livre de l'agriculture», de l'ouvrage d'ibn el-Wahchiya, il en a toutefois laissé de côté les superpositions et les considérations religieuses ou astrologiques. Son traité est étendu, détaillé, pratique, d'une haute valeur technique, et l'un de ceux qui font le plus d'honneur à la science arabe. On sait peu de chose sur l'auteur. Il était espagnol et il habitait à Séville. Il a écrit vers le VIe siècle de l'hégire (XIIe siècle de notre ère ) . «Il paraît avoir eu beaucoup de goût pour l'agriculture, dit son traducteur français Clément-Mullet, joignant la pratique à la théorie, car il cite souvent les expériences qu'il fit lui-même sur la montagne de l'Achraf, et les bons résultats qu'il en avait obtenus.»
Le traité se compose de 34 chapitres (1) dont les premiers concernant la connaissance des terres, les engrais, les diverses espèces d'eau, la manière de disposer les jardins, celles d'élever les arbres, de les planter, tailler, couper et transplanter, les fumures, l'irrigation. Il y a de très jolies choses apparemment bien observées, comme l'article sur la sympathie et l'antipathie des arbres entre eux: par exemple, une sympathie bien connues existe entre la vigne et l'ormeau; il y a sympathie aussi entre le pommier et le cédratier, le grenadier et le myrte. Par contre il y a antipathie entre le raisin blanc et le raisin noir, le noyer et la plupart des arbres autre que le figuier et le mûrier.
Plus de cinquante arbres à fruits ont leur culture décrite séparément dans l'ouvrage; les différentes espèces de greffes sont expliquées en détail; les maladies des arbres sont étudiées avec leurs remèdes en général et pour plusieurs arbres à fruits particuliers. De nombreuses recettes et procédés d'un caractère pratique sont donnés, notamment pour conserver et emmagasiner les fruits. Les derniers chapitre XXXI à XXXIV, ont trait à l'élevage du bétail, aux chevaux, à la basse-cour et aux abeilles. Un dernier chapitre sur les chiens avait été promis, mais ne semble pas avoir été décrit.
Quoique d'un esprit surtout pratique, Ibn Awam fait cependant parfois un peu de théorie, comme au début du chapitre premier. Il est très remarquable, ce chapitre sur les terres, délivré en grande partie de l'Agriculture Nabatéenne; l'auteur y cite d'ailleurs d'autres agronomes, montrant que cette science avait été très cultivée avant lui, tel que Heddjâdj ou Ibn Hiddjâd, et Abou Hanîfah, «homme habile dans la connaissance des plantes».
«Le premier point en agronomie, dit-il, c'est de connaître les terres et de savoir distinguer ce qui est de bonne qualité d'avec ce qui est de qualité inférieure. Celui qui ne possède point ces notions manque des premiers principes et mérite, en agriculture, d'être traité d'ignorant.» [...]
L'auteur décrit les diverses variétés de terre avec beaucoup de précision: «Quand le sol, dit-il entre autres choses, est disposé en plaine chaude et meuble, d'un aspect arénacé dans sa couche superficielle, sans cependant qu'on puisse dire que c'est du sable, ce terrain sera un de ceux dans lesquels les plantes réussiront bien ; et si on a soin, pour les arbres, de les déchausser, puis d'y apporter de la terre, on les conservera longtemps quelque soit l'espèce. Car la terre, à cause de sa perméabilité, absorbe bien l'eau, soit celle du ciel, des pluies ou des irrigations. L'eau pénètre dans son sein et va arroser les racines et raviver les radicelles. Quand au contraire la terre est compact et tenace, l'eau se répand à sa surface sans que l'intérieur en profite, puisqu'il ne peut être imbibé, et le terrain demeure stérile. Quand la terre est serrée, dure et aride, l'eau s'écoule à sa surface sans séjourner, et les radicelles des plantes sont privées dans son sein de l'humidité vivifiante.»
Le chapitre sur les greffes est très étendu. Y sont décrites: la greffe en fente nabatéenne, la greffe romaine ou grecque, la greffe persane, celle en écusson carré, circulaire, à forme de feuille de myrte, [...]. Parmi les autres chapitres, remarquable est encore le chapitre sur la vigne, qui est important aussi dans l'Agriculture Nabatéenne.
En somme , l'agronomie constitue en arabe un très bel ensemble de littérature scientifique, qui marque sans nul doute un progrès et un enrichissement considérable par rapport aux oeuvres du même genre qu'a laissées l'antiquité.
(1) Le livre de l'Agriculture d'Ibn al-Awam, traduit de l'arabe par J.J. Clément -Mullet, Paris 1864.
Physique
Dans cette catégorie , nous nous permettons de traiter des sujets différents, abordés par les savants de la culture arabo-islamique, se rattachant à la physique théorique ou pratique .
apport des savants arabes à l'Europe médiévale
Nous avons signalés à plusieurs reprises le livre de Marc Bergé "Les Arabes " et c'est en fait à cet ouvrage qu'on va se référer pour traiter ce sujet.
Dans cet ouvrage et sous le titre "Les savants arabes et leur apport original à l'Europe médiévale " Marc Bergé précise sous des sous-titres la contribution des savants arabo-musulmans à la renaissance européenne .Il suffit de signaler ces titres pour avoir une idée claire et nette de cet apport.
Marc Bergé écrit :
Par un réel esprit scientifique et un grand sens de l'expérimentation, les savants arabes parvinrent à s'affranchir graduellement de leurs maîtres grecs.
C'est en partant d'un réel esprit scientifique que les savants arabes cultivèrent de nombreuses branches de la science, en s'affranchissant progressivement de leurs maîtres grecs, dans le domaine de l'observation, de l'expérimentation, de la mesure et des procédés pratique de calcul. En effet les savants musulmans dépassèrent leurs maîtres grecs par leur qualité d'observation et leur souci de vérification. ... Ainsi au cours des siècles , devait se forger une «science nouvelle» -arabe- qui était appelée à devenir la source principale de la science occidentale. Un des premiers et des plus remarquables, mathématiciens arabes, al-Khawarizmi, commentait lui-même , à Bagdad, au début du IX e siècle, le sens et la portée de son travail sur «l'algèbre» mot qui vient précisément du titre de son ouvrage , le Kitab al-jabr wal-muquabala.
Les sciences mathématiques
Découvrir les fortes personnalités de savants arabes et apprécier leur découvertes et leurs innovations.
Même s'il n'est pas donné à tout le monde de pénétrer en spécialiste dans le domaine de la science mathématiques - ou naturelle - cultivé par les Arabes du Moyen Âge , il reste agréable , pour tous de découvrir la variété et l'utilité de nombreuses disciplines qui ont encore de nos jours, une résonance tout à fait moderne. Que nous offre en effet le Moyen Âge arabe , dans le seul monde - pour le moment - des sciences exactes ? De la masse des manuscrits , dont beaucoup sont perdus ou heureusement sauvés, grâce, par exemple, à une traduction latine , nous dégageons des traité d’arithmétique, de géométrie , d'algèbre, de trigonométrie , d'optique, d'hydraulique , de musique , d'astronomie ou de géographie.
Leurs auteurs ont écrit aussi bien au début du IXe siècle à Bagdad, comme l'algébriste al-Khawarizmi , qu'au XVe siècle , comme à Samarqand le mathématicien al-Kachi ou au XIe siècle, au Caire, comme l'opticien Ibn al-Haythamou , enfin, au XIe siècle à Tolède, comme l'astronome Ibn al-Zarqali.
C'est à de fortes personnalités , le plus souvent engagées dans la cité, à des hommes sensibles aux valeurs universelles de leur civilisation - marquée toutefois par la suprématie de la langue arabe et de l'Islam - , à des chercheurs empressés à répondre à «l'invitation au voyage» et ayant souvent montré autant de talent dans les branches linguistiques, littéraire religieuse et philosophique que scientifique qu'il faut imputer de découvertes, des développements et des innovations appréciables, considérés comme un apport utile, original et décisif à l'éveil de l'Europe médiévale. Ces résultats, il nous est possible de les formuler en termes à la fois suggestifs pour le profane et valables pour des mathématiciens.
Puis Marc Bergé poursuit son étude par les sous titres suivants tout en les annotant des explications nécessaires. Nous nous contenterons de ces sous-titres :
Le Grenadin Al-Qalqashandi, au XV e siècle, se distingue par une généralisation du symbolisma algébrique et arithmétique.
L'algébriste et astronome al-khawarizmi décrit les chiffres et les lrègles du calcul indien . Son traité fit pénétrer, en Europe le système décimal.
Umar al-Khayyam, poète persan du XI e siècle dont les quatrains sont populaires en Occident fait faire un sérieux pas en avant à l'algèbre.
La trigonométrie se constitue en science indépendante de l'astronomie: Abû al Wafa lui assure un grand développement; le Chi'îte al-Tûsi en rédige le premier traité systématique.
Grand progrès en physique, optique , mécanique , astronomie:
Ibn al-Haytham découvre et vérifie les phénomènes de réflexion et de réfraction opérant une véritable révolution en optique dans les concepts de base en substituant aux rayons visuels des opticiens grecs , issus de l’œil, les rayons lumineux allant de l'objet vers l’œil.
Le philosophe al-kindi, mort en 873, s'était déjà intéressé à l'optique, notamment avec un traité sur les miroirs ardents et un autre ouvrage qui fut traduit en latin par le célèbre arabisant et traducteur italien du XII e siècle Gérard de Crémone