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instruments à vent

Définition : Un instrument à vent ou (aérophone) est un instrument de musique dont le son est produit grâce aux vibrations crées par une colonne d'air provenant du souffle d'un instrumentiste (flûte, trompette) d'une soufflerie (orgue accordéon) ou d'une poche d'air (cornemuse veuze...) d'après Wikipédia

Les instruments de musique à vent sont muni d'un ou  de plusieurs tuyaux droits ou recourbés et le son est produite par la vibration de la colonne d'air qui remplit chaque tuyaux.

Dans le monde arabe on distingue :

al-zamr, (al-Nay, al-Surnay) , al-Mijwez, al-Zurna , al-Chûaybiyya et Mizmar al-Jarab.

Al-zamr  - al Mizamr

Le plus ancien instruement à vent est al-Zamr appelé aussi al-Mizamar (au pluriel al-Mazamir) . Des exemplaires en os furent trouver dans des fouilles et qui datent de l'âge de la pierre . Les deux  figures ci-dessous  montrent deux "mizmar" en os.

                              

Notons que le mot "mizmar" dérive de la racine sémétique " zamr " qui veut dire (jouer). C'est un instrument à vent à anche simple ou double dont la terminologie est confuse dans de nombreux pays arabes. En Egypte on connaît "al-Chalabiyya" appelé encore "Mizmar Saidi " (مزمار صعيدي). En haute Egypte , les musiciens spécialistes de cet instrument sont appelés "al-Zammarine" ( الزمارين).

Utilisant le souffle continu, "al-zammarine" arrive à pousser " al-Mizmar" au maximun de ses capacités. L'air est inspiré par le nez , tandis que les joues fond office de poche à air par distension et détente répétées.

Dans le monde arabe on distingue plusieurs sortes de "mazamir"(genre de flûte)

1- al-Nay - mot d'origine  perse qui signifie en arabe "al-Chabbabah" ou "al-qasaba"  (roseau) , est une flûte oblique à embouchure terminale en roseau, dont les plus anciennes datent de l'âge des pyramides (représentées sur des peintures tombales egyptiennes vers 3000-2500 avant J.C. (figure  ci-dessous  montre deux musiciens jouant avec un "Nay" court et un long "zammara")

                                                

         Nay de l'ancien Égypte                                               Nay trouvé dans la cimetière d'UR              Nay arabe

 

Le plus ancien "Nay" en argent,  date de 1450 av.J.C. il  fut trouvé dans la cimetière  royale d'Ur daté du XXVI siècle av.J.C.(Iraq) (voir figure ci-dessus)

Le "Nay arabe " est constitué d'un simple roseau de neuf segments (huit nœuds) ouvert aux deux extrémités . Il compte généralement six trous de jeux antérieur, répartis en deux groupes similaires de trous placés dans la sixième, septième et huitième segment, et un trou postérieur situé au milieu de l'instrument, qui est bouché par le pouce. L'embouchure, constitué par l'une des extrémités de la flûte, est taillée en biseau. Il existent différents types de  "Nay" dont la distinction réside dans les embouchures qui peuvent être fabriquées de matières diverses (ivoire, bois, corne , plastique ...)

L'instrument se décline en de nombreuses tailles correspondant chacun à un ton différent. Ainsi les flûtistes orientaux, pour éviter les transpositions par les doigtés, disposent en générale de plusieurs "Nay" dont chacun donne un fondamental et un registre différent.

Les dimensions d'un "Nay" classique sont les suivantes:

Longueur 52,5 cm , diamètre 1,6 cm et le diamètre d'un trou est 0,8cm . Quant à la distance entre l'extrémité supérieur et le premier trou doit être d'environ 33cm tandis que le dernier trou se trouve à 6,5 cm de l'extrémité inférieure. 

2- Al-Surnay(السرناي)

Appelé en perse (zûrna) , le surnay s'est répandu dans tous les pays à domination musulmane, de la Tunisie à la Turquie , tou en passant par l'Algérie, l'Egypte et d'autres pays. D'ailleurs le pavillion d'un surnay fut trouvé dans le tombeau de Tutankhamoun (1320 av.J.C) en Egypte.  

                                

       Fig - 1 -                                             Fig - 2 -                                            Fig - 3 -

C'est un tuyau moyen en bois de murier ou d'abricotier s'évasant en cône pour former le pavillon. Il est percé d'une série de huit trous(dont un pour le pouce et un d'accord), qui lui permettent d'émettre une série de son d'une gamme diatonique ,à la sonorité intense sur plus d'une octave . L'anche double amovible en roseau plié est fixé sur un support de métal. Cet anche double génère un son aigu et pointu.

Dans son volumineux traité de musique "Kitab al-Mûsiqa al-Kabir" (Le grand livre de la musique ), al-Farabi donne une description assez détaillée de cet instrument . En plus de la description il précise la note emise par chaque trou (fig-3- tirée du traite d'Al-Farabi) .

La figure 2- représente un joueur de Surnay de la haute Égypte.

3 - Al-Mijwez (المجوز)

Anciennement appelé "Maqrûna" (مقرونة) est un instrument à vent très populaire au Liban et en Syrie . Il est formé de deux tuyaux de bambou ou de roseau, de même longueur , liés entre eux , du côté du sommet ,par une ficelle enduite de cire mêlée à de la résine de poix. Chaque tuyau est muni d'un  anche en roseau et possède six trous(Figure ci-contre).

À titre d'exemple ,voici les dimensions d'un mijwez : longueur de chaque tuyau 19.5 cm , diamètre 1cm, diamètre d'un trou  0.6 cm.


flûte de pan et cornemuse

 

Al-Chu'aïbiya (الشعيبية) ou  Flûte de pan

Nous ne connaissons pas exactement l'origine de cet instrument . Les fouilles ont dévoilé un exemplaire de l'âge de la pierre . Dans le monde arabe , al-Chu'aïbya , nom relatif au prophète  "Ch'aïb" , est formée d'un certains nombres de tubes de longueurs différentes et dont l'une des deux extrémités est ouvertes. Ces tubes sont assemblés l'un à la suite de l'autre afin que leurs extrémités ouvertes soient dansa un même plan horizontal. Le musicien doit siffler dans ces ouvertures afin de faire vibrer la colonne d'air qui remplit chaque tube. C'est ainsi que se produisent les ondes sonores à l'intérieur de chaque tuyau qui  émet le son qui lui est convenable.

 Généralement ces tuyaux, en bois , en roseau ou en ivoire,  sont au nombre de sept ou neuf.

 
      Mizmar al-Jarab  مزمار الجراب  ( La cornemuse )

 

            

                                                                                        Un des plus ancien joueur de cornemuse (Émirate)

La nomination de cet instrument nous est fourni dans un traité arabe  du 11ème siècle. ce traité intitulé "Al-Kafi' fi al-Musiqa`est attribué à Ibn Zeyla, un  musicien de grand talent. Cet instrument est pratiqué actuellement dans tous les pays arabes du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord. Il est formé essentiellement d'une poche ou sac (généralement en peau d'animal) qui constitue un réservoir d'air bien  étanche. Ce sac  est actionné par la pression des avant-bras du musicien pour échapper l'air dans les tuyaux qui lui sont accordés. Un tuyau principale appelé tuyau de bouche, sert au musicien pour insuffler l'air dans le sac. Ce tuyau est muni d'un clapet qui évite l'échappement de cet air à l'extérieur du sac. D'autres tuyaux ( les bourdons) sont fixés au sac dont chacun peut émettre une note fixe qui soutient la mélodie. Cette dernière est produite par une flûte fixée à l'ouverture du sac.

Pour jouer une mélodie le musicien souffle dans la flûte, presse le sac par ses avant bras, avec une technique convenable afin  de faire échapper l'air du sac dans les bourdons qui émettent chacun une note bien déterminée.

                               

  Joueur de cornemuse (Lybie)                               Joueur de cornemuse (La Tunisie)