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Si l'on veut traiter les machines utiles décrites par Al-Jazari dans son traité "Recueil utile de la théorie et de la pratique des mécanismes ingénieux", nous aurons recours à tout son contenu.  En fait, au début du moyen âge , où la technologie n'était pas encore développée et où les rois visaient toujours le luxe dans leur vie courante, on avait bien besoin des horloges, des serrures à lettres  , des aiguières pour faire des ablutions , des gargoulettes d'eau chaude et froide, d'un appareil pour la phlébotomie , des distributeurs de rafraichissements ,  et même des mécanismes de divertissement . Ainsi nous allons essayé de décrire  quelques modèles bien choisis de ce traité.

Parmi ces machines Al-jazari a décrit quatre appareils pour la phlébotomie . Il leur donne les titres suivant:

a - La cuvette du moine pour les saignées,  utilisée pour mesurer  la quantité du sang écoulée

b - La cuvette des deux écrivains pour les saignées, utilisée pour mesurer la quantité du sang écoulée

c - La cuvette du trésorier pour les saignées, utilisée  pour mesurer la quantité du sang écoulée

d - La cuvette du châteaux pour les saignée, utilisée pour mesurer la quantité du sang écoulée.

Cinquième modèle de la troisième partie du traité

1 - La cuvette du moine

 Description img15a

L'appareil est formé d'une écuelle concave (B) de diamètre deux empans. En son centre se dresse une colonne sur lequel se tient le moine. Ce dernier porte à sa main droite un bâton qu'il déplace devant le bord gradué de l'écuelle . Cette écuelle en cuivre jaune est portée par un support (L) de hauteur un empan, qui renferme la sacoche (MO et le flotteur (F). La sacoche est formée d'un cylindre métallique de longueur égale à quatre fois la longueur d'un doigt et est enveloppée par un cylindre identique sans fond. Ce dernier est fixé au support tandis que la sacoche peut-être retirée à volonté pour le lavage. Une petite  ouverture (z) est ménagé au fond de l'écuelle pour permettre au sang de s'écouler dans la sacoche .

Le niveau du sang est repéré par le flotteur (F), ce dernier est lié à un contrepoids (C) par l'intermédiaire d'une corde qui passe sur la gorge de la poulie (J) puis s'enroule une fois sur la gorge de la bobine (P) et passe à nouveau sur celle de la poulie (J').

 Les deux poulie (J) et (J') tourne autour de deux axes horizontaux et parallèles. Quant à la bobine (P) , elle est fixée sur  un axe de rotation vertical  qui la traverse en son centre. L'un des deux bout de cet axe tourne dans un trou ménagé au fond de l'écuelle tandis que l'autre bout traverse le pied de la figurine du moine .

Graduation de l'appareil

 Al-Jazari dit:" Avant de graduer l'appareil, il est assez important de mouiller les parois et le fond de l'écuelle par une petite quantité d'eau (deux dirhams) afin qu'aucune goutte du sang ne s'y adhère. Puis on prend une fiole jaugée de capacité cinq dirhams, on la remplit du sang et on la verse dans l'écuelle .On répète l'opération vingt quatre fois et l'on aura ainsi dans la sacoche cent vingt quatre dirhams. On mesure alors la hauteur de cette colonne du sang et l'on choisit la bobine (P) de sorte que le périmètre de sa gorge soit égal à cette hauteur. Dans ces conditions, la bobine effectue un tour complet lorsque le flotteur passe de son niveau le plus bas (sacoche vide) à son niveau le plus haut sacoche pleine."

Al-Jazari continue:" Pour graduer l'écuelle, il suffit de tracer sur son bord extérieur un arc de cercle de longueur égale au périmètre de la gorge de la bobine (P), puis on divise cet arc en cent vingt parties égales et on marque les divisions obtenues de zéro à 120"

Mode de fonctionnement

On fait saigner le malade dans l'écuelle , la quantité du sang écoulée passe dans la sacoche, le flotteur monte et le contre poids descend . La bobine (P) effectue une fraction de tour entraînant la rotation de la figurine . Le bâton de cette dernière indique la valeur de la quantité du sang écoulé dans la sacoche.

Sixième modèle de la troisième partie du traité

2 - La cuvette des écrivains

Pour cette cuvette Al-Jazari a fait monter sur l'écuelle les deux figurines de deux écrivains dont l'un indique par son bâton la quantité du sang écoulée tandis que l'autre l'indique par son crayon sur son tableau (Fig - A ) .

                      

         Fig - A -                                    Fig - B -                                                         Fig - C -

Septième modèle de la troisième partie du traité

3 - La cuvette du trésorier

Cette cuvette est basée toujours sur le même principe et avec les mêmes éléments de base que les deux précédentes , mais Al- Jazari à ajouter une troisième figurine qui indique les dizaines . Chaque fois que le nombre atteint le chiffre dix la figurine du centre  indique par sa main droite un rond qui signifie qu'il ya déjà  dix dirhams qui se sont écoulés (Fig -B- ).

huitième modèle de la troisième partie du traité

4 - La cuvette du château

Cette dernière cuvette est la plus compliquée. En plus des deux écrivains , Al-Jazari a fait monter au-dessus de l'écuelle  douze portes derrière lesquelles se cache la statuette d'un petit garçon qui indique par sa main droite le signal de dix dirhams . De plus au- dessus de ces portes et juste au milieu apparaît une brèche de laquelle apparaît une main qui indique par son poignée 10 puis la suivante indique 20 et la troisième 30 et ainsi de suite jusqu'à 120 dirhams (Fig - C - )

 

 

 

  Autre que les machines de phlébotomie Al-jazari a décrit une serrure à lettres remarquable par une description minutieuse très détaillée et une  technique assez avancée