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Instruments de percussion

Les premiers instruments de musique furent les instruments de percussion. Il dérivent du mouvement des mains des humains pour l'applaudissement . C'est ainsi qu'on a pensé à être aidé par des instruments pour produire des sons plus ou moins graves accordés à différents rythmes.

Dans le monde arabe, les instruments de percussion sont connus, depuis l'Antiquité,dans le désert de l'Arabie. Ils furent employé surtout dans les cérémonies religieuses. Dans la période qui précédait l'apparition de l'Islam, les instruments de percussion les plus connus furent al-Tabl (le tambour) al-Duf (Le tambourin ) al-sunûj (la cymbale ) et al-Sunuj al-Asba'ya (les castagnettes ) .

Avec l'apparition de l'Islam ces instruments furent adoptés surtout le tambour et le tambourin. Ces instruments sont accordés à des joueurs qui accompagnaient les guerriers afin de les encourager à accomplir leurs missions dans les guerres saintes. De plus les instruments de percussion furent largement utilisés dans les fêtes populaires surtout dans les occasions de retour des croyants du pèlerinage .

D'ailleurs, à son arrivée à la Médine , les croyants ont assuré au prophète Mahomet une réception grandiose au son d'une musique provenant  des tambours et des tambourins .

Al-Musaffiqat - Al-Kusat - Al-Sunuj

- Al-Musaffiqat  ( المصفقات)

Les plus anciens instrument de percussion sont les "musaffiqats" - du mot arabe Saffaqa- qui veut dire applaudir.  Ainsi on a trouvé en Égypte, des musaffiqats appartenant aux anciennes dynasties.

                

          Mains                                                              Pieds

  Al-Kusat ( La cymbale ) connu encore dans le monde arabe sous le nom de "Al_Sûnuj" ( الكوسات أو الصنوج).

C'est un instrument de percussion formé d'une paire de disques métalliques généralement en cuivre jaune. Chaque disque porte sur sa surface postérieure une rondelle parfois munie d'un ruban. Cette rondelle sert au joueur de cymbale de maintenir le disque directement ou par l'intermédiaire du ruban.

Une cymbale très ancienne, datant de la période du Christ, fut trouvée en Égypte dans le tombeau d'Athmim ( période des anciennes dynasties). Une autre datant du deuxième siècle avant J.C fut trouvée à Rome en Italie.

        

cymbale d'Égypte                               cymbale de Rome

Pour produire un son le joueur percute  les deux disques l'un contre l'autre, puis les fait glisser l'un vers le haut et l'autre vers le bas pour refaire un second coup suivi du même glissement. L'entrechoque des deux disques les fait vibrer ce qui a pour effet de produire un son. Ce dernier bien rythmé résonne à des distances lointaines.

Dans le monde arabe la cymbale est utilisée particulièrement dans la musique populaire et la musique militaire

                   

cymbale sans ruban                            cymbale avec ruban

Al-Sunûj Al-Asba'ya - (الصنوج الأصبعية) -  Cybale des doigts - Les castagnettes

Ils sont généralement utilisés par les danseuses arabes du ventre  . Ils sont formés de petits disques en bois dur, en ivoire ou en cuivre. La danseuse utilise une paire dans chaque main. À l'utilisation l'un des disque sera rattaché par un fil de soie au pouce tandis que l'autre se rattache au majeur. Lla danseuse fait percuter  les deux disques selon un rythme bien défini qui suit la musique de l'orchestre. Il existe actuellement plusieurs genre de castagnettes à savoir : les castagnettes à manche dont deux genres simple et double

D'autre genre de castagnettes ont la forme d'une pince appelé en arabe "al-Malaquettes". Ces castagnettes sont généralement métalliques.

                                

   Castagnettes                                                                                    al- Malaquettes


 

 Al-Naqarat, al-Santour

- Al-Naquarat (النقارات) - Les timbales

Dans le monde arabe , c'est sous la dynastie des Abbassides que la timbale, instrument de musique à percussion , fit son apparition. Elle est constituée d'un petit bassin hémisphérique en terre cuite ou en cuivre, rappelant la forme d'une tasse , recouvert d'une peau de chèvre bien tendue. Ce bassin percé d'un petit trou dans son fond, forme la caisse de résonance de l'instrument. Chaque timbale est recouverte d'un filet de fils tressés qui vient s'adapter sur le périmètre de la peau tendue.

         

    Anciennes Naquarat                                        joueur de Nnaquarat Tunisien

Les timbales sont utilisées par paire. Le timbalier produit le son «tek» (son léger) par le coup d'une baguette de bois sur l'une des deux timbales et le son «Dum» ( son fort) par le coup d'une seconde baguette sur l'autre timbale. La tête de chaque baguette est généralement munie d'une petite boule de feutre .

À titre d'exemple les dimensions d'une timbale tunisienne sont: diamètre de la caisse de résonance 18cm, diamètre du trou 5,5 cm , profondeur de la caisse  5,9 cm.

Des timbales de plus grandes dimensions furent connues dans les pays arabo-musulmans. Ces grandes timbales apparaissaient généralement dans les cérémonies consacrées à célébrer le retour des pèlerins ou à annoncer un mariage . Elles faisaient aussi partie de la musique militaire. À cette fin elles étaient portées sur le dos des chevaux où le chevalier était le timbalier.

Les timbales furent introduites en Europe par les Hongrois vers le XVe siècle . Elles sont appelées en Italien «tympani», en anglais «kettle Drums ». En réalité c'est une nouvelle nomination qui date du XVIe siècle . À l'origine les timbales était connues en anglais sous le nom de «Nakers» qui remontre nécessairement au nom arabe «Naquarat».

                

Bien que la forme de la caisse de résonance n'a pas changée, les timbale modernes ont gagné de dimensions et elles sont munies actuellement de pédales dont le timbalier s'en sert pour régler la tension de la peau , ce qui a un grand effet sur la sonorité du son. Le diamètre d'une timbale peut varier entre 50 cm et 80 cm .

La particularité de cet instrument est de fournir une note de hauteur donnée, ce qui est très rare pour les instruments de percussion à membrane. Grâce aux différentes baguettes , on obtient une riche variété de timbres et d'intensités sonores. La plupart des baguettes sont en bois avec leur extrémité recouverte de feutre, de flanelle, de liège ou d'autre matériaux.

- Al-Santûr (السنطور)- Le santour

Bien qu'il est muni d'un certain nombre de cordes,, le santour est classé parmi les instruments de musique à percussion vu la façon adopter pour  faire vibrer ces cordes . Ces dernières sont actionnées par les coups de deux baguettes en bois ou en métal  utilisées à cette fin.

                  

Cet instrument est connu en Orient.  Bien que son aspect extérieur ne change pas d'une région à l'autre, mais les caractéristiques de base reflètent des variations. Nous distinguons le santour de Bagdad , d'iran , de la turquie et de l'Inde. Nous nous limiterons à la description du santour arabe de Bagdad.  Il est formé des éléments suivants:

- La caisse de résonance : la caisse de résonance en bois dur (noyer , chêne) à la forme d'un trapèze  isocèle dont les côtés obliques forment chacun un angle de 45° avec la grande base.

- La tabe d'harmonie : la table d'harmonie en bois tendre  (hêtre, acajou) est collée sur la caisse de résonance. Elle est munie de quelques ouïes recouverts de rosace pour amplifier le son.

- Les chevilles: Les chevilles métalliques (الملاوي) de forme conique sont fixées sur le côté droit de l'instrument. Leur nombre varie entre 92 et 100 au dépend du nombre des cordes du santour. Chaque cheville est muni d'un petit trou pour laisser passer la corde qui s'enroule sur cette  cheville. Une petite clé métallique est conçue pour faire tourner la cheville et par conséquent changer la tension de la corde qui lui est accordée.

- Les chevalets: Des petits chevalets de bois de hauteur peu différent de 3cm sont disposés en deux rangées à la surface de la table d'harmonie. Chaque rangée compte un nombre égale au nombre des cordes du Santour. Leur rôle est de porter les cordes et les tenir parallèles à la surface horizontal de la caisse de résonance. Ces chevalets en bois dur sont munis de sillets métalliques qui évitent l'usure du bois sous la tension des cordes et intensifient le son..

- Les cordes: Les cordes au nombre variable entre 92 et 100 sont fixées directement sur la gauche de la caisse de résonance par des clous à tête recourbée. À cette fin les extrémités de ces cordes possèdent un petit anneau pour facilter le placement et l'enlèvement de la corde au moment voulu.

- les mailloches: Deux mailloches (المضارب) genre de baguettes en bois de noyer fines et légères, d'environ 22cm de long sont utilisées au moment du jeu. Ces baguettes ont un bout recourbé parfois  agrémenté de  feutre, et l'autre avec encoche ou un anneau facilitant la préhension. La baguette tenue par le pouce, l'index et le majeur, suit le mouvement du poignée pour frapper gentiment les cordes de l'instrument.

 


 

 Al-Tabl, al-Tabla , al-khachabi

- Al-Tabl (الطبل) - Le tambour

Instrument de musique à percussion traditionnel à deux peaux tendues de chaque côtés d'un fût, est utilisé de longue date dans la musique du proche Orient. Plus précisément c'est un instrument existant dans la plupart des cultures. Les premières traces de son existence remonte à 6000 ans av J.C

Dans le monde arabe , et à l'origine  les éléments essentiels d'un tambour sont:

la caisse de résonance: c'est un fût en bois à deux peaux tendues de chaque côtés. La peau, généralement de chèvre ou d'agneau, est fixé à la caisse au moyen d'un laçage ou d'une corde.

Les baguettes: Deux baguettes sont nécessaires au moment du jeu. L'une d'elles en bois à une extrémité terminée par une boule de feutre, tandis que l'autre est une fine baguette de bambou.

Pour battre du tambour, le tambourineur accroche son tambour à son cou par l'intermédiaire d'un long ruban de cuir. Il tient la baguette feutrée par la main droite et la baguette de bambou par sa main gauche .

Les coups rythmés des deux baguettes sur les deux faces du tambour  font vibrer les membranes ce qui a pour effet de produire un son qui est amplifié par la caisse de résonance en bois ou en métal.

    

- Al-tabla ou al-Darbouka ( الطبلة او الدربوكة )

Cet instrument de percussion est d'origine babylonienne et sumérienne. Sa caisse de résonance en terre cuite a la forme d'un gobelet à base ouverte. Sur cette base est tendue, par des petits fils tressés,  une peau de poisson ou de chèvre. Durant son utilisation la peau se refroidit très rapidement et perd de sa qualité de vibration, le joueur doit ainsi recourir à un échauffement de la membrane.

Pour améliorer cet inconvénient, la fabrication d'al-Tabla a connu une évolution remarquable. Actuellement on peut trouver des " Tabla " dont la caisse de résonance  métallique est muni d'un système de vis fixées sur le périmètre de la peau tendue. Ces vis sert à régler la tension de la membrane.

Signalons que cette membrane est mise en vibration par des chocs successives accordés par les doigts du joueur. Dans cet instrument on entend le son »Tek» en frappant près du rebord du cercle de la membrane , tandis que le son «Dum» est produit en tapant au centre de ce cercle.

Dans le monde arabe, cet instrument de percussion est très populaire. On le retrouve partout dans les villes , dans les montagnes , on l'a même intégré dans l'orchestre oriental dont les instruments de base sont : le luth, al-qanoun  et le Nay .

- Al-Khashabi (الخشابي)

Petit tambour en bois (d'où son nom  car Khachab veut dire bois). Le corps de l'instrument est à l'origine un morceau de bois qu'on creuse selon une forme  cintré au milieu et élargie aux deux extrémités. L'une des deux extrémités est recouverte de peau de chèvre.  Les dimensions sont estimées à: longueur totale 35 cm, diamètre de l' ouverture recouverte de la membrane de peau 8 cm tandis que le diamètre de la seconde ouverture libre est de 13,5 cm. L'instrument est muni d'une longue  bandoulière de cuir par laquelle le joueur l'accroche à son épaule gauche et commence à donner des petits chocs par les doigts de ses deux mains. La membrane vibre et émet un son qui résonne à travers le corps de l'instrument.

Cet instrument appartient particulièrement aux Irakiens  du Sud .