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4 - Les automates de Héron d'Alexandrie

Désigné aussi sous le nom de Héron le mécanicien ou Héron l’ancien, Héron d’Alexandrie fut après Euclide, Hipparque et Ptolémée, l’un des plus grands mécaniciens de l’Antiquité.

L’œuvre de Héron est considérable ; elle ne comprend pas moins de douze ouvrages. On n’en connaît qu’une très faible partie dans le texte original car la plupart de ces écrit nous sont parvenus par des traductions arabes ou latines et après avoir très souvent subi des déformations et des altérations .

Héron a consacré son traité «les pneumatiques »1, à la description des mécanismes ingénieux parmi lesquels nous avons choisi le mécanisme suivant:

Sur un piédestal est placé un petit arbre autour duquel est enroulé un dragon; une figure d’hercule se tient auprès, tirant de l’arc; enfin une pomme est posée sur le piédestal. Si quelqu’un vient à soulever avec la main cette pomme au-dessus du piédestal, Hercule lancera son trait contre le dragon et le dragon sifflera.

Soit AB le piédestal en question, étanche et muni d’un diaphragme ( pA) . À ce diaphragme est fixé un petit cône tronqué creux (EZ) qui a sa petite base Z du côté du fond du vase dont elle est distante de façon à permettre juste le passage de l’eau. A ce tronc de cône doit être ajusté avec soin un autre cône (G ) fixé à une chaîne qui le relie, en passant par un trou, à la pomme placée sur le piédestal. Hercule tient un petit arc en corne, qui a son nerf tendu et placé à une distance convenable de la main droite. Dans cette main droite et de manière à viser le dragon est une autre main en tout semblable à la précédente mais plus petite et munie d’une détente . A l’extrémité de cette détente une petite chaîne ou une corde traversant la plateforme va passer sur une poulie fixée au diaphragme et se relie enfin à la petite chaîne qui joint le cône à la pomme.

Bandons donc l’arc, plaçons (le nerf de l’arc) dans la main (qui sert de griffe) et fermons la détente en disposant les choses de telle manière qu’alors la corde soit tendue et la pomme pressée sur la plate-forme; cette corde doit passer à travers le corps et la main, dans l’intérieur de l’hercule. Enfin un petit tube, de ceux dont on se sert pour siffler, doit partir du diaphragme et s’élever au-dessus du piédestal en passant dans l’intérieur ou autour de l’arbre.

Remplissons d’eau le vase AD. Soit AM l’arbre , NE l’arc, Oђ le nerf, ђE le trait, P la main qui sert de griffe, Y la détente,)X la corde, I la poulie sur laquelle elle passe et cw le tuyau à sifflet.

Maintenant, si on soulève la pomme K, on enlèvera en même temps le cône Q, on tendra la corde et on lâchera la griffe, ce qui fera partir le trait. L’eau du compartiment JDAP arrivant dans le compartiment APFB chassera par le tuyau l’air contenu dans le compartiment et produire un sifflement. La pomme étant replacée, le cône (O) revient s’ajuster sur l’autre et arrête l’écoulement, ce qui fait cesser le sifflement; on dispose alors de nouveau la flèche et ses accessoires.

Quand le compartiment d'en bas est plein, on le vide à l’aide d’un goulot muni d’une clef et on remplit de nouveau le compartiment d'en haut comme nous l’avons indiqué.

 1- Carra De Vaux -  Les  mécanique ou l'élévateur de Héron d'Alexandrie - tome I et III 1893